Cryptomonnaie et Islam, a-t-on le droit et est-ce haram ?

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Les monnaies virtuelles sont un moyen digital d’échanges de devise et de paiement qui utilise le système de la blockchain. Depuis quelques années, l’évolution de la technologie et du numérique a conduit à la création et à l’usage des technologies de paiement innovantes. La cryptomonnaie est l’une des technologies de paiement numérique révolutionnaires pour les entreprises, les investisseurs et les particuliers. Il existe sur le marché plus de 2000 monnaies virtuelles, dont le Bitcoin qui est la monnaie numérique la plus connue et la plus utilisée. Pour la communauté musulmane, il est question de savoir si les monnaies virtuelles sont considérées comme un actif halal ou haram aux yeux d’Allah. Découvrez ci-dessous les réalités des cryptomonnaies sous les lois crypto et Islam.

Crypto et Islam : Quelles sont les interprétations islamiques sur les cryptomonnaies ?

Crypto et Islam - Comprendre les Lois Islamiques
Crypto et Islam – Comprendre les Lois Islamiques

En 2018, une interprétation islamique a déclenché une augmentation de l’investissement des musulmans dans les cryptomonnaies notamment le Bitcoin et l’Ethereum. Cette analyse a été fournie par un conseiller en charia. Il s’agit de Mufti Muhammad Abu-Bakar. Ce dernier expliquait que le Bitcoin est autorisé selon la loi de la charia. Pour que son analyse porte ses fruits, il avance les arguments selon lesquels les monnaies virtuelles sont spéculatives. De plus, il argumente sa thèse en affirmant que toutes les devises possèdent un élément spéculatif. Par conséquent, cela ne rend pas les cryptomonnaies haram.

Par ailleurs, une autre thèse sur le sujet crypto et islam soutien que les monnaies virtuelles sont halal, car elles utilisent le système de blockchain. Or, ce système est essentiellement anti-intérêt. De ce fait, plusieurs érudits musulmans considèrent la technologie blockchain, l’achat, la vente des monnaies numériques et les tarifications comme halal.

Pourquoi le système de blockchain ? Et quels sont les principes islamiques ?

Le système de blockchain est utilisé pour enregistrer toutes les transactions des cryptomonnaies grâce aux blocs de technologie. En effet, la blockchain est un système très sécurisé, impossible à modifier, pirater ou tromper. De plus, avec cette technologie, les établissements et les institutions financiers centralisés n’auront plus d’influence ou d’utilité, car les monnaies virtuelles n’ont pas besoin d’un contrôle central.

Puisque les monnaies virtuelles sont considérées comme autorisées et halal par les érudits islamiques, les investissements musulmans ont connu une augmentation sur le plan mondial. Nombreux sont les musulmans qui ont adopté les cryptomonnaies. Aujourd’hui, plusieurs thèses ont permis cette cohabitation entre crypto et islam.

Crypto et islam : considération et valeur commerciale

Selon les lois contractuelles islamiques, il est important d’avoir un élément de considération Mal. Ce dernier fait allusion à la possession puis au stockage efficace des monnaies virtuelles. Les cryptomonnaies répondent parfaitement à ce critère, car elles peuvent être détenues par les investisseurs. De plus, les monnaies numériques peuvent être stockées et encore, elles ont une valeur commerciale. Il s’agit du Mutaqawwam.

Retenez qu’en crypto et islam surtout, les monnaies virtuelles sont considérées comme des actifs réels et viables. La valeur de celles-ci réside dans ce qui est payé. Dans le domaine commercial, elles peuvent être détenues et être échangées contre un bien ou un service. Cela a pour but de satisfaire les normes de la charia. Par exemple, la première mosquée à accepter des dons en monnaies virtuelles est la mosquée Shacklewell Lane située dans l’est de Londres. 

Relation entre monnaies numériques et droit de la charia

Pour qu’un investissement ou un revenu dans un actif soit considéré comme halal, il faut qu’il respecte certains critères de la finance islamique. Les principes de la charia sont appliqués au système financier dans lequel il y a l’investissement des monnaies virtuelles. Toutefois, certains courants islamiques se demandent s’il faut appliquer les mêmes règles qui existaient dans un contexte moderne. Un contexte dans lequel les cryptomonnaies ont vu le jour.

La réponse à cette interrogation est oui. Les principes de la charia sont bien appliqués au contexte actuel. Autrement dit, ces principes peuvent être appliqués à une analyse des monnaies numériques. Les principes sont basés sur la responsabilité, l’éthique et la justice sociale. Ils transcendent donc toutes les formes de transaction cryptographique ou financière. Crypto et Islam peuvent cohabiter, si les activités ne sont pas illégales. De ce fait, l’investissement ou le commerce dans le domaine cryptographique ne seront pas considérés comme contraires aux normes de la charia.

Investissements et activités illégales

Il existe des discussions sur l’usage des monnaies virtuelles dans le domaine des activités illégales comme la drogue, les jeux, et surtout le blanchiment d’argent. Par exemple, les critiques de Bitcoin soutiennent aussi que cette monnaie n’a pas de cours légal. En effet, elle n’est pas contrôlée par des institutions étatiques qui lui attribuent une valeur ou maintiennent des normes réglementaires autour des cryptomonnaies. Par conséquent, le bitcoin est considéré comme un investissement spéculé. Pour l’islam, utiliser un produit jugé halal pour des activités illégales ne rend pas ce produit d’origine halal.

La propriété des cryptomonnaies reste celle de l’utilisateur et les pièces ou les jetons sont stockés dans un portefeuille électronique ou une plateforme. Par conséquent, les investisseurs peuvent investir les cryptomonnaies dans le trading tout en gardant un contrôle de leurs actifs.

Comme il a été dit dans l’analyse publiée de Mufti M. Abu Bakar, les cryptomonnaies sont autorisées selon les normes de la charia. Cela pourrait avoir un impact pour les paiements de devise de la Zakat versés aux organisations caritatives du monde. Retenez que les musulmans représentent 25 % de la population mondiale et ils détiennent à eux seuls près de 1,04 milliard de livres sterling en bitcoin. Par conséquent, 26 millions de livres sterling contribuent au paiement de l’argent de la Zakat. 

Crypto et Islam : quels sont les moyens d’échange ?

Crypto et Islam - Il existe des plateformes d'échanges décentralisées
Crypto et Islam – Il existe des plateformes d’échanges décentralisées

Les monnaies cryptographiques fonctionnent comme un moyen d’échange sans être contrôlées. Seulement toutes les transactions sont stockées dans un système appelé la blockchain. Ainsi, les cryptomonnaies peuvent évoluer dans n’importe quel environnement imprévisible. Cela permet de rendre ces monnaies plus accessibles contrairement aux options de financement traditionnelles. Les jetons cryptographiques comme le BTC et l’ETH sont des moyens d’échange légitime bien que ceux-ci soient vulnérables aux changements du marché financier. De plus, ils sont disponibles pour être utilisés dans toutes les transactions digitales et bien sûr dans le commerce sur le plan international.

Avec le développement des directives liées aux cryptomonnaies et conformes à la charia, la communauté musulmane a la possibilité de faire des investissements éthiques. D’un point de vue financier, grâce au commerce cryptographique et à l’investissement, les organisations caritatives islamiques bénéficient en grande partie de la Zakat.

En démontrant que les cryptomonnaies sont en conformité avec la charia, ces monnaies gagnent en légitimité dans le domaine de l’investissement musulman. Grâce à cette conformité, plusieurs agences ou plateformes de cryptomonnaies ont vu le jour dans le monde islamique. À titre d’exemple, il y a l’agence One Gram à Dubaï et Hello Gold en Malaisie. De plus, il y a d’autres normes qui démontrent que les cryptomonnaies sont halal. Retenez que crypto et Islam peuvent fonctionner parfaitement si les normes sont respectées de chaque côté.

Crypto et Islam : la crypto Stellar et la certification halal

La cryptomonnaie Stellar est l’un des projets Open Source qui se basent sur une blockchain hybride. De plus, ce type de projet permet de faire des paiements et facilite les transports des valeurs entre plusieurs actifs. Il n’y a pas longtemps, la monnaie virtuelle Stellar a reçu l’autorisation de Shariyah Review Bureau (SRB). Il s’agit d’une entreprise de conseil dans le domaine de la finance islamique et qui a reçu l’autorisation de la banque centrale de Bahreïn.

Avec cette argumentation de la part du bureau de conseil, le cours des monnaies virtuelles a connu un accroissement de 32 %. Certaines personnalités expliquent que la Shariyah Review Bureau ne fait pas référence à l’ensemble des normes de la finance islamique. Elles ajoutent aussi que chaque pays dispose de sa propre participation sur l’application des lois coraniques. Par rapport à la cryptomonnaie Stellar, il s’agit d’une nouvelle technologie que certains pays ne comprennent pas et sont donc réticents à son utilisation. Par contre, dans d’autres pays, cette nouvelle technologie est bien vue comme une monnaie avec un projet d’avenir.

Une question de point de vue

Crypto et Islam, c’est deux domaines opposés pour certains, mais pour d’autres, il s’agit d’une opportunité d’investissement. Néanmoins, pour la communauté musulmane, cette collaboration ne devrait pas se baser uniquement sur les profits. Par conséquent, les termes crypto et Islam ont créé deux pôles opposés. Cependant, retenez que chaque monnaie numérique a sa particularité. À titre d’exemple, le Bitcoin est une cryptomonnaie adaptée à l’islam à cause de ses caractéristiques. Il s’agit de la transparence des transactions autorisées par la blockchain. La deuxième caractéristique concerne le fait que le Bitcoin repose sur une économie réelle. Enfin, une troisième caractéristique qui repose sur l’inclusion financière des personnes bancarisée.

Par ailleurs, certaines personnalités continuent de penser que le Bitcoin n’est pas adapté l’islam. Elles opposent la crypto et l’Islam. Elles défendent le fait qu’il s’agit de deux domaines parallèles. Ainsi, une telle activité serait illicite selon le Coran. En effet, elles pensent également que les cryptomonnaies comme le Bitcoin peuvent nuire à la sécurité socio-économique. De plus, le risque autour du bitcoin est qu’il peut faire chuter n’importe quel système monétaire et financier.

Halal ou haram ? Licite ou illicite ? Selon la communauté musulmane, les monnaies cryptographiques se définissent par un actif qui possède une valeur importante et dont les parties contractuelles sont satisfaites.

Les chercheurs qui disent que la crypto est haram

Crypto et Islam - Comprendre le fonctionnement des monnaies virtuelles
Crypto et Islam – Comprendre le fonctionnement des monnaies virtuelles

Crypto et Islam ont créé deux pôles différents. Aujourd’hui, certaines personnes pensent que la monnaie numérique est halal et d’autres pensent qu’elle est haram. Voici les universitaires avec leurs différents points de vue.

Le Grand Mufti d’Égypte — Shaykh Shawki Allam

Pour le mufti, la cryptomonnaie est une monnaie considérée comme haram, car il existe un certain degré important de risque, d’incertitude et de fraude. Il continue son analyse en mettant l’accent sur les fluctuations de prix et l’instabilité auxquelles la cryptomonnaie est sujette, notamment le Bitcoin. En cas de perte ou de vol de cryptomonnaies, il sera impossible de les récupérer, ce qui n’est pas le cas des devises traditionnelles. Ces dernières sont sous la responsabilité des banques. Pour finir, le mufti d’Égypte ajoute que le bitcoin est une monnaie très utilisée par les criminels. Ils utilisent les cryptomonnaies pour financer en toute tranquillité leurs activités sans un contrôle. Cela est fait, car les cryptomonnaies n’ont pas une nature physique comme les monnaies traditionnelles.

Cheikh Haitham al-Haddad

Le cheikh soutient le fait que les monnaies digitales ne sont pas autorisées par l’Islam ; car ces monnaies comme le Bitcoin n’ont pas une valeur réelle. Depuis l’accord de Bretton Woods de 1971 pour séparer le dollar de l’or, les monnaies fiduciaires traditionnelles ne reposent pas sur une valeur réelle. Donc, contrairement aux monnaies fiduciaires, il n’existe aucune institution qui permet de sauvegarder les monnaies digitales. De plus, ces monnaies connaissent des changements à n’importe quel moment. Autrement dit, elles sont très instables. Retenez que le bitcoin n’a pas besoin d’être utilisé comme les monnaies fiduciaires.

Pour conclure, le cheikh ajouta également que, par extraction des monnaies virtuelles comme le Bitcoin, les monnaies sont interdites puisqu’elles peuvent facilement créer de l’argent à partir de rien.

Des universitaires disent que la crypto est halal

En dehors Mufti M. Abu Bakar qui pense que les cryptomonnaies ne sont pas haram, mais plutôt halal, il existe d’autres personnalités qui abondent dans le même sens que lui.

Ainsi, il y a le président du comité de la Charia de HSBC Amanah Malasya BHD, le nommé Ziyaad Mahomed, qui soutient que les cryptomonnaies sont halal. En effet, il pense que la charia n’oblige pas à ce qu’une monnaie ait une valeur intrinsèque. Le plus important pour les monnaies, c’est qu’elles soient acceptées par les utilisateurs comme monnaies. Il souligne aussi que, lorsque les monnaies digitales comme le BTC seront très volatiles ; les investisseurs entraîneront une augmentation de la monnaie. De plus, le commerce des monnaies virtuelles est considéré comme discutable. Pour finir, le Cheick reste optimiste sur le potentiel et l’avenir des monnaies numériques.

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