Souvent qualifié de résumé accrocheur par certains, ou incitatif par d’autres, le chapô est un élément important dans la présentation d’un article. Il représente la vitrine d’un article sur internet. En réalité, les internautes prennent rarement le temps de lire intégralement les articles. Cependant, nombreux sont les internautes qui s’intéressent au chapô afin de se faire une idée globale du sujet. Découvrez ici quelques conseils utiles pour mieux optimiser le chapô de vos articles.
Le chapô d’un article : un élément important pour accrocher le lecteur
Le chapô est un texte de quelques lignes, placé au sommet de certains articles comme un chapeau au-dessus de la tête, d’où son appellation. Il suit le titre de près en terme d’importance et revêt un caractère accrocheur et incitateur. Le chapô développe le titre de l’article et résume son contenu tout en amenant le lecteur à poursuivre la lecture. C’est donc une partie clé de l’article qui mérite qu’on s’y attarde.
Il sert d’accroche pour le lecteur dont il attise la curiosité et à qui il révèle une information pertinente sur le sujet développé dans la suite. Ce n’est donc pas une introduction dont le but est de présenter les points du texte développé en aval, de situer le problème, l’exposer et insister sur son importance.
Le rôle du chapô d’un article
Le rôle principal du chapô est de motiver le lecteur à poursuivre la lecture de l’article. Il permet également au lecteur de prendre rapidement connaissance du contenu de l’article. Il devra être engageant et susciter chez le lecteur l’envie de cliquer et continuer. Le lecteur doit être convaincu de l’utilité du contenu de l’article en le lisant. Ainsi, en plus de compléter le titre et d’apporter un supplément d’information, le chapô suscite le désir d’en lire plus chez le lecteur. Par ailleurs, ce dernier se présente en plusieurs parties.
Les différentes parties du chapô
Le chapô peut être décomposé en trois parties :
- l’accroche : il s’agit de résumer et dévoiler certains éléments du contenu de l’article pour accrocher le lecteur, sans pour autant donner trop d’informations.
- l’élargissement : une fois le lecteur accroché, l’amener à comprendre les enjeux et les raisons de votre article.
- le goulot : les enjeux étant posés, le lecteur doit comprendre ce qu’il va lire dans la suite. C’est le moment de susciter sa curiosité.
Quelles sont les différentes formes de chapô ?
Un chapô peut revêtir plusieurs formes :
Le chapô informatif
Très succinct, il comporte 50% à 80% de l’information contenue dans l’article. Cette forme de chapô répond en totalité ou en partie aux cinq grandes questions que sont : qui, quoi, où, pourquoi, quand. On l’utilise pour délivrer une information concrète aux lecteurs. Généralement employé dans le cas des faits divers, il donne un aperçu de l’angle sous lequel le sujet sera présenté.
Le chapô incitatif
Il donne au lecteur l’envie de lire la suite de l’article en l’attirant par des éléments percutants. Il ne révèle pas la totalité de l’information et nourrit le suspense jusqu’au bout. Ce type chapô est très utilisé par la presse people pour relater les scoops.
Le chapô de rappel
Il s’inscrit dans la continuité d’un ou plusieurs articles précédents en reprenant les principaux éléments. On l’emploie notamment lorsqu’on écrit sur l’issue d’un procès et qu’il est important de revenir sur le début de l’affaire avant d’en expliquer la fin dans l’article.
L’abstract
Il permet quant à lui de reprendre un extrait de l’article.
Le chapô interrogatif
Le chapô interrogatif quant à lui sert à poser une question tout en révélant une partie de la réponse. Dans le cas d’une interview, le chapô peut être une citation de la personne interviewée ou une brève présentation de celle-ci.
Quels rôles joue le chapô en rédaction web ?
La dynamique actuelle est nettement en faveur du numérique d’autant plus que le nombre d’internautes s’accroit de jour en jour, ces derniers étant connectés tout au long de la journée. Néanmoins la durée de l’attention est quant à elle de plus en plus limitée. Il est donc nécessaire d’œuvrer pour captiver l’attention de l’internaute le plus rapidement et le plus efficacement possible. Le chapô vient donc à point nommé pour jouer ce rôle important. De plus, les moteurs de recherche indexent les sites en se référant au temps passé sur une page. Attention, certains écrivent le mot « chapeau » mais en réalité, il s’écrit avec un o.
Par rapport au référencement
Le SEO fait partie intégrante de la vie du rédacteur d’articles et de tout webmaster. La place dans les moteurs de recherche se fait rare et donc il faut s’appuyer sur des mots clés spécifiques et pertinents, connaitre leurs forces et faiblesses afin d’optimiser chaque élément de l’article, notamment le chapô. En effet, si la majorité des lecteurs quitte votre site sans s’y attarder, c’est probablement parce que votre contenu ne répond pas à leurs attentes. Cela aura un impact négatif sur votre référencement naturel. Néanmoins, même si le contenu s’avère intéressant, il faudrait un chapô attrayant et percutant pour inciter l’internaute à le lire.
Par rapport à l’ancrage visuel
Le premier rôle du chapô est d’attirer le regard du lecteur sur votre article avant de l’amener à poursuivre. Des études ont révélé que 95% des internautes lisent les chapeaux en entier. Il faut donc adopter une stratégie mettant cette information à profit. Dans cette optique, l’usage du gras se révèle particulièrement efficace. En effet, il n’agresse pas l’œil et permet une bonne lisibilité contrairement à l’italique (peu lisible) et au souligné (réservé aux liens). De plus, il interpelle l’internaute et amène les algorithmes de Google à accorder de l’importance aux mots ainsi mis en gras.
Par rapport à son objectif
En rédaction web, la concision est de mise. De même, le chapô doit être court, simple et aller droit au but. Il ne doit pas résumer tout l’article en détail mais plutôt faire la synthèse de son idée globale. Ainsi, le chapô doit contenir entre 150 et 300 caractères au maximum.
Le chapô et le journal
Dans le milieu de la presse, le chapô constitue avec la titraille et une éventuelle illustration, les éléments essentiels censés donner envie de lire l’article.
En presse écrite, un chapô bien constitué donne au lecteur une information immédiate du contenu de l’article ou du communiqué de presse. Il influence grandement le choix du lecteur d’aborder ou non une lecture approfondie de l’article.
Dans le journal quotidien, le chapô est généralement écrit en gras. Les autres périodiques peuvent adopter un style différent comme une plus grande fantaisie avec l’utilisation d’une lettrine, de fontes différentes ou en insérant un élément graphique.
Le chapô existe aussi en version sonore (radio, télévision). Les sujets importants ou ceux sur lesquels la rédaction veut mettre l’accent, sont lancés par un chapô dont la forme diffère en apparence, mais dont le but et le principe demeurent les mêmes.
La méthode rédactionnelle du chapô
La méthode QQOQCCP ou méthode de questionnement
Le chapô constitue l’essence de votre article. En peu de mots, il fait la synthèse de votre contenu en permettant une compréhension rapide pour le lecteur pressé. Il constitue une invitation à poursuivre pour le lecteur curieux. Pour Google, il s’agit d’une source d’information vitale pour votre référencement.
Pour ce faire, il faut commencer par répondre aux questions de référence définies comme suit :
- Qui : faire allusion aux lecteurs concernés par l’article. C’est un excellent moyen d’attirer un grand nombre de lecteurs en les faisant s’identifier à la problématique.
- Quoi : à savoir le sujet principal abordé.
- Où : avec un élément géographique permettant au lecteur de s’identifier encore plus au sujet ou permettant de spécifier le sujet.
- Quand : savoir faire apparaitre une information dans le temps pour rester dans l’actualité et ainsi notifier au lecteur qu’il est en présence d’un article récent. Sans cela, le lecteur pourrait penser que c’est un vieil article et pourrait vouloir quitter la page.
- Pourquoi : en intégrant une ou plusieurs problématiques.
- Comment : avec des informations vagues sur l’approche de traitement des problématiques.
- Combien : en faisant allusion aux moyens envisageables pour répondre aux problématiques.
Les réponses à ces questions doivent apparaître dans le chapô de l’article. Néanmoins, en fonction du sujet à aborder, ces questions peuvent ne pas être répondues en totalité.
Le choix des mots clés
Les mots clés sont d’une importance capitale. Ils doivent être pertinents, générer le plus de trafic possible et être accessibles. Pour ce faire, il faut employer des mots courts, simples (les plus usuels), précis et concrets tout en se méfiant des mots scientifiques ou techniques qui ne sont pas forcément compréhensibles par tout le monde. Par ailleurs, il ne s’agit pas forcément d’un seul mot.
Un mot clé est un mot ou groupe de mots qui sera utilisé par un internaute dans un moteur de recherches, à la quête d’informations. Si ces mots clés figurent alors dans le contenu de votre article, vous aurez des chances d’apparaitre dans les résultats de recherche.
Pour choisir les mots clés adaptés, la liste suivante peut être un guide.
- Trouver des synonymes pour élargir le champ lexical du texte.
- Penser à un groupe de mot plutôt qu’un seul mot car les internautes utilisent plusieurs mots ou expressions pour leurs recherches.
- Choisir les mots clés en se basant sur sa densité de recherche, sa pertinence par rapport à votre thème et la concurrence (le mot clé doit être peu concurrentiel).
Longueur du résumé
Un bon résumé communique au lecteur les aspects important du contenu tout en éliminant les détails secondaires. Il faut également s’assurer de l’enchainement logique des idées en rapport avec le thème.
Un résumé ne doit pas dépasser 300 caractères. Il faut tenir compte de la longueur et des détails de l’article en question.
Par ailleurs, il faut éviter le langage familier et les jugements personnels visant à valoriser l’article. Un paragraphe bien formé, avec une formulation du sujet, un développement et une conclusion, tel un bon résumé.
La pyramide inversée : technique de développement indispensable
C’est une technique très efficace qui consiste à dire l’essentiel avant d’aborder les informations plus secondaires. Elle satisfait pleinement l’internaute, souvent pressé.
Cette technique est notamment appréciée par les organismes de presse du fait que les dépêches qu’ils publient (nécrologie, catastrophe ou nouvelle loi) doivent très vite être appréhendées. Il convient donc d’organiser l’information de telle sorte que le lecteur soit éclairé le plus tôt avec l’essentiel.
Sur internet, la technique de la pyramide inversée s’impose encore plus. En effet, l’internaute ne s’attarde pas sur les pages ; il les survole généralement. Il revient donc à l’article, par le biais de son chapô, de lui faire saisir la pertinence de son message rapidement afin de l’inciter à poursuivre et non à passer à autre chose.
Très structurée, l’écriture en pyramide inversée s’appuie sur des méthodes rigoureuses basées sur trois phases :
- Inventio : on recense toutes les informations dont on dispose sur le sujet en question.
- Dispositio : on met en ordre les idées, on les organise et on les classe. Cette phase est particulièrement structurante.
- Elocutio : on passe à la conception proprement dite.
Il est important de toujours garder à l’esprit le principe de la technique : tout en haut de la pyramide se trouve l’essentiel de l’information (le chapô) et en bas, les détails (le reste de l’article).
Erreurs à ne pas commettre dans la rédaction du chapô
Voici quelques erreurs à éviter dans la rédaction de votre chapô :
- mentionner un contenu inexistant dans l’article : le chapô reflète le contenu de l’article. Ainsi, insérer des informations ou problématiques accrocheuses non abordées par la suite pour attirer le lecteur, ne ferait que baisser votre crédibilité et vous fait perdre des lecteurs aussi bien les fidèles que les nouveaux.
- faire des fautes d’orthographe et de grammaire.
- ne pas relire intégralement son texte une fois terminé : une relecture finale est importante pour s’assurer du lien entre le texte et le chapô. Ne pas le faire serait fatal à votre article.
- répondre directement aux problématiques : bien qu’intégrer des problématiques en rapport avec le sujet soit excellent, assurez-vous de ne pas en faire trop. Se limiter aux questions sans fournir de réponses et éviter les informations trop révélatrices est largement suffisant. L’idée est de donner envie au lecteur de continuer la lecture, pas de lui servir les réponses qu’il cherche sur un plateau dès le début.
Le chapô d’un article est la partie la plus importante après le titre. Il complète ce dernier et incite le lecteur à en lire davantage. C’est un élément de votre article qui mérite d’être bien rédigé.