Les cryptomonnaies ont connu un long parcours périlleux depuis leurs conception (il y a maintenant 10 ans). Alors que le monde financier traditionnel dédaignait autrefois les monnaies numériques comme des outils pour les criminels, aujourd’hui l’industrie fait de grands progrès pour s’établir comme un espace légitime et révolutionnaire. Le bitcoin (BTC) et l’éther (ETH) ont vu leur prix et leur nombre d’utilisateurs augmenter de façon considérable. Cependant, des doutes subsistent quant aux conséquences de leur adoption généralisée. En particulier, de nombreux sceptiques et environnementalistes s’inquiètent de la consommation d’énergie et de la pollution cryptomonnaie. En vrai, l’extraction cryptographique pourrait évidemment entraîner une augmentation des émissions de carbone et du changement climatique. Ainsi, analysons en quoi les cryptomonnaies polluent-elles l’environnement ?
Pollution cryptomonnaie et la consommation d’énergie
Les crypto-monnaies consomment beaucoup d’énergie et d’électricité. Cela a une incidence sur la quantité de gaz à effet de serre produite par les centrales électriques. Selon Digiconomist, la sphère des crypto-monnaies a actuellement besoin de plus d’énergie que certains pays, comme l’Autriche et la République tchèque. L’article va encore plus loin en insinuant que la taille de son empreinte carbone peut être comparable à celle du Danemark.
Les chercheurs environnementaux ne sont peut-être pas surpris par l’énorme quantité d’énergie que dépense l’industrie des crypto-monnaies. Mais il n’est toujours pas facile pour eux de mesurer l’ampleur des dommages que subie l’environnement. C’est pourquoi des scientifiques de l’Université du Nouveau-Mexique entament des recherches afin d’établir la quantité d’argent dépensée pour cette consommation d’énergie. Il vont jusqu’à tester l’ampleur des dommages causés par l’extraction des cryptomonnaies sur l’environnement.
Pollution cryptomonnaie : L’opinion des scientifiques
Le changement climatique est un problème mondial, il est donc crucial d’étudier le sujet. Le professeur Robert Berrens, l’un des chercheurs de l’université du Nouveau-Mexique, a de l’expérience environnementale. Il a la capacité d’estimer les dommages financiers dus aux impacts environnementaux de diverses sphères économiques. Par conséquent, il comprend le lien entre la technologie moderne et la consommation d’énergie. En effet, les scientifiques commencent à utiliser les données disponibles sur les cryptomonnaies. Ils peuvent donc comprendre les causes de la consommation d’énergie et des allocations budgétaires des mineurs.
Par ailleurs, les chercheurs constatent qu’en 2018, « chaque dollar de la valeur de chaque bitcoin miné a causé des dommages de pas moins de 0,49 dollar. Cette exttraction néfaste a eu des impacts considérables sur la sphère de la santé et de l’environnement en Amérique. Cela nous amène à la conclusion qu’en 2018, le processus d’extraction du bitcoin a impacté le climat et l’environnement.
Selon Benjamin Jones, “ce qui rend cette recherche remarquable, c’est le fait que la création de crypto-monnaies est beaucoup plus nocive pour le climat et l’environnement”. Effectivement, lors du minage de cryptomonnaies, les utilisateurs consomment beaucoup d’électricité produite par la combustion de combustibles fossiles. Le processus de création de crypto-monnaies augmente donc les émissions de dioxyde de carbone et détériore la qualité de l’air ; ce qui a une influence négative sur l’environnement.
Pourquoi l’extraction minière nécessite de l’énergie ?
Ces coûts énergétiques astronomiques sont le résultat de la nature compétitive des blockchains proof-of-work. Au lieu de stocker les soldes des comptes dans une base de données centrale ; les transactions en crypto-monnaies s’enregistrent sur un réseau distribué de mineurs. Et, ce réseau constitue se qu’on appelle la blockchain, un livre de compte ouvert à tout le monde.
En effet, le minage s’effectue à l’aide d’ordinateurs spéciaux destinées à la sécurisation du réseau. Pour y arriver, les mineurs résolvent des énigmes mathématiques et informatiques complexes en contre partie d’une rémunération. En gros, cet acharnement informatique concours à la fiabilisation de la blockchain via un consensus commun. Ainsi, toute transactions non-conforme ou frauduleuse est automatiquement rejetées sur le réseau.
Les défenseurs des crypto-monnaies estiment que ce système présente de nombreux avantages par rapport aux monnaies centralisées. En effet, pour eux, en ne reposant pas sur un intermédiaire de confiance, la blockchain devient alors fiable. Elle permet donc d’éliminer les défaillances classiques du système bancaire. Cependant, les énigmes pour le minage nécessitent de nombreux calculs énergivores.
Selon la BBC, le bitcoin, le réseau de crypto-monnaies le plus connu, consomme 121 térawattheures d’électricité par an (2021), soit plus que l’Argentine. Selon Digiconomist, un site d’analyse des crypto-monnaies, le réseau Ethereum utiliserait autant d’énergie que l’ensemble du Qatar.
De plus, dans le cas du bitcoin, les énigmes mathématiques pour créer des blocs deviennent plus difficiles à mesure que le prix augmente. Toutefois, le débit des transactions reste constant. Cela signifie qu’au fil du temps, le réseau consommera plus de puissance de calcul et d’énergie pour traiter le même nombre de transactions.
Pollution cryptomonnaie : les combustibles fossiles et monnaies numériques
Tout concourt à lier les crypto-monnaies aux combustibles fossiles d’une manière que de nombreux investisseurs n’ont pas encore reconnue. Selon des chercheurs de l’université de Cambridge, environ 65 % de l’extraction de bitcoins a lieu en Chine. Or, la Chine est un pays qui tire la majeure partie de son électricité de la combustion du charbon.
En fait, le charbon et les autres combustibles fossiles sont actuellement une source majeure d’électricité dans le monde entier ; tant pour les opérations d’extraction de crypto-monnaies que pour d’autres industries. Cependant, la combustion du charbon contribue de manière significative au changement climatique. En fait, l’utilisation du charbon comme combustion augmente la production de CO2 dans l’atmosphère.
Selon un rapport de CNBC, l’extraction de bitcoins représente environ 35,95 millions de tonnes d’émissions de CO2 chaque année. Cette quantité émise annuellement est similaire à la production annuelle d’un Etat comme la Nouvelle-Zélande. En gros, cette donnée montre en quoi l’extraction des cryptomonnaies influe négativement sur le climat et l’environnement. Dans cette optique, les cryptomonnaies, bien qu’elles soient assez utiles, présentent toutefois un énorme danger écologique.
Pollution cryptomonnaie : l’impact de Bitcoin sur l’environnement, les déchets électroniques
Le réseau Bitcoin n’a pas que des problèmes d’énergie et de matériel. Il génère également d’importantes quantités de déchets électroniques (e-déchets). La raison est que le minage de Bitcoin s’opère avec un matériel à usage unique, qui devient obsolète en moyenne tous les 1,5 ans. C’est particulièrement vrai pour les circuits intégrés spécifiques et les puces GPU ou ASIC spécialisés pour le minage de cryptomonnaies.
Voilà pourquoi l’auteur a mis au point un moniteur de déchets électroniques Bitcoin afin de donner un aperçu de la quantité de déchets électroniques générés par le réseau Bitcoin. De plus, plusieurs de dispositifs d’extraction comme les puces ASIC n’ont aucune fonction exceptionnelle que celle pour laquelle elles ont été conçues.
Ainsi, elles deviennent obsolètes après usage, puis constituent aussitôt des déchets électroniques de minage. Selon le journal Digiconomist, le minage de Bitcoin engendrerait chaque an environ 11 kilotonnes de débris électroniques. Toutefois, ce calcul ne prend pas en considération les autres équipements présents dans les installations minières. On pourrait ainsi évoquer l’impact des systèmes de refroidissement, ainsi que les transactions non effectuées sur la blockchain du bitcoin.
Les défenseurs de la crypto-monnaie défendent l’extraction minière
Les partisans pros cryptos minimisent la consommation d’énergie des actifs-cryptographiques. Ils affirment que les opérations minières ont tendance à se concentrer autour des zones ayant un surplus d’énergie renouvelable. Un rapport publié en 2019 par CoinShares, un cabinet de recherche favorable à l’extraction minière corrobore l’argument écologique des cryptos. Il estime que 74,1 % de l’électricité alimentant le réseau bitcoin provenait de sources renouvelables.
Ainsi, selon l’article, l’extraction de bitcoins se « base le plus sur les énergies renouvelables que presque toutes les autres industries à grande échelle dans le monde « . Les mineurs de cryptomonnaies étant mobiles, ils se déplacent donc à la recherche de surplus d’énergie. Evidemment que ces affirmations sont en prendre avec des pincettes car elles reposent sur des données plus ou moins contestables.
Selon CoinDesk, certaines compagnies pétrolières étudient les moyens d’alimenter les plateformes minières à partir de torchères de gaz. L’appuie du torchère de gaz pourrait considérablement limiter le gaspillage énergique au niveau du minage. Ainsi, certaines sociétés minières chinoises migrent d’une province à l’autre à la recherche de l’énergie la moins chère. Cette migration permet également de soutenir les fournisseurs d’énergie renouvelable bon marché en Chine.
Les chiffres relatifs à la consommation des énergies propres par le bitcoin font souvent l’objet de controverses. Par exemple, un rapport du Cambridge Center for Alternative Finance a révélé que seulement 39 % de l’extraction du bitcoin proviennent d’énergies renouvelables. Cependant, même avec les estimations les plus optimistes de l’utilisation d’énergie renouvelable, le fonctionnement du réseau blockchain demeure un contributeur net aux émissions de carbone dans l’atmosphère.
Pollution cryptomonnaie : les cryptomonnaies ont-elles le même degré de pollution que les voitures ou les usines ?
Tout d’abord, l’extraction de crypto-monnaies ne crée pas de véritable pollution comme le font les automobiles et les usines. Une critique valable est cependant que le bitcoin utilise beaucoup trop d’énergie. Cependant, il s’agit là d’une discussion distincte des affirmations selon lesquelles l’extraction de bitcoins est « dommageable pour l’environnement ». Un utilisateur (@khannib) a constaté que 10 ans de minage de bitcoins ont produit une consommation d’énergie équivalente à celle de toutes les voitures américaines en trois ou quatre jours.
Comparée à l’électricité utilisée par le secteur bancaire mondial, la consommation d’énergie du bitcoin est en fait assez bonne. Pour les seules banques privées, l’analyste Carlos Domingo estime qu’elles utilisent 100 TW par an selon des estimations prudentes. Toutefois, cette étude exclut l’analyse des données de consommation énergétique des banques centrales. Si l’on considère que le bitcoin utilise aujourd’hui environ 40 à 50 TW par an, les dépenses énergétiques du système bancaire mondial sont bien plus importantes.
Contrairement à la majeure partie du secteur bancaire, la majorité de la consommation d’énergie de Bitcoin est une énergie renouvelable. Il ne faut pas oublier que le consensus « proof-of-work » du Bitcoin devient moins coûteux, car le hashage cryptographique devient plus efficace sur le plan énergétique grâce à l’innovation technologique. Ainsi, la consommation d’énergie du bitcoin ne fera que s’améliorer avec le temps.
Pollution cryptomonnaie : les actifs cryptographiques sans minage
Il faut souligner que bon nombre de cryptomonnaies ont des effets environnementaux négligeables car elles utilisent des protocoles de minage peu énergivores. Ainsi, les blockchains d’enjeu comme EOS et Cardano n’affectent pas considérablement l’environnement comme le ferait les cryptomonnaies sous protocoles PoW. En gros, ces derniers ne fonctionnent pas sur du minage brute mais sur le protocole Proof-of-Stake (PoS).
Cette technologie permet donc de traiter les transactions avec les mêmes besoins énergétiques qu’un réseau informatique ordinaire. Bien que ce modèle présente des avantages évidents par rapport au minage, il est difficile pour un réseau établi de passer à un nouveau mécanisme de consensus. On s’attend à ce qu’Ethereum passe à une blockchain proof-of-stake, mais la proposition a été contestée par les mineurs, comme l’a rapporté CoinDesk.
Pollution cryptomonnaie : que proposent les scientifiques ?
Des scientifiques pensent que les cryptomonnaies peuvent être créées à l’aide d’énergies renouvelables. Mais, la plupart des mineurs préfèrent faire des profits plutôt que de se concentrer sur la durabilité. Vow a publié un article selon lequel les mineurs préfèrent travailler dans des endroits où l’électricité est peu coûteuse. Cette information confirme le fait que des sources d’énergie sales sont utilisées pour le minage.
Des énergies polluantes et hostiles à l’environnement dégradent la santé écologique de l’air. Ces effets directs ou indirects peuvent avoir pour conséquence l’augmentation du risque de décès précoce. Cependant, les scientifiques n’encouragent pas les gens à abandonner l’exploitation minière ou à interdire les crypto-monnaies dans le monde entier. Leur principal objectif est donc d’accroître la sensibilisation et d’appeler les leaders de la sphère technique à commencer à réfléchir à de nouvelles façons de créer une crypto-monnaie plus écologique et responsable.
Par conséquent, Andrew Goodkind suggère la création de lois ou de politiques efficaces qui feront réfléchir les mineurs aux conséquences de la création de crypto-monnaies bon marché. De cette manière, le monde serait capable de réguler le flux de pollution énergétique résultant de l’extraction cryptographique.
La ligne de fond
Que vous soyez pour ou contre les crypto-monnaies, il ne fait aucun doute que le bitcoin et les autres blockchains, à preuve de travail, utilisent d’énormes quantités d’énergie. Une grande partie de cette énergie provient de la combustion du charbon et d’autres combustibles fossiles, bien que les défenseurs des crypto-monnaies aient fait valoir que les sources renouvelables sont également un élément majeur.
Si les chiffres exacts sont contestés, même les scénarios les plus optimistes indiquent que l’exploitation minière est un facteur important d’émissions de dioxyde de carbone. Pour ainsi dire, le minage de cryptomonnaies constitue un facteur de détérioration de l’espace écologique mondial.