Bilan comptable : comment l’analyser et l’interpréter ?

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Réalisé sur une base annuelle, le bilan comptable permet aux entreprises de comprendre leur situation économique et financière. Mais encore faut-il savoir le lire et l’interpréter correctement. Entre les termes compliqués et les chiffres à n’en point finir, la réussite de cet exercice relève parfois du parcours du combattant pour de nombreux entrepreneurs. Alors, comment y parvenir ? Découvrez sans plus tarder nos astuces pour aborder plus sereinement la lecture de votre bilan comptable !

Bien comprendre le bilan comptable d’une entreprise

Le bilan comptable d’une entreprise est un document public qui permet de dresser l’état de sa situation financière à un moment spécifique. Sa rédaction est le plus souvent confiée à un expert-comptable à la clôture d’un exercice.

Le bilan est un outil clé qui fournit des informations très détaillées sur une société. Y figurent entre autres les actifs à sa disposition (ses biens et ses créances), le montant des dettes contractées, le montant de ses liquidités… Il est très utile aux gérants qui s’en servent notamment pour apprécier la santé financière de leur entreprise.

De plus, ce document est également pratique pour comparer les données d’une société entre plusieurs exercices. Cela permet de faire des prévisions et de prendre des mesures adaptées. En tant que gérant, vous devez impérativement présenter annuellement votre bilan comptable au Registre du Commerce et des Sociétés.

Par ailleurs, ce document servira également de base à la réalisation du bilan financier et fonctionnel de l’entreprise. Certaines plateformes dédiées à l’information légale et financière sur les entreprises vous permettent de consulter en ligne puis d’interpréter un bilan de société en recherchant l’entité en question.

interprétation bilan comptable entreprise

La structure du bilan comptable

Ce document se présente sous la forme d’un tableau à deux colonnes. L’une d’elles correspond aux actifs et la seconde correspond aux passifs de la société. Pour interpréter un bilan de société, il est important de bien comprendre la différence entre ces deux éléments.

Les actifs

Les actifs représentent l’ensemble des avoirs et droits que possède l’entreprise. Ils sont essentiellement composés des immobilisations, des créances, des stocks et de la trésorerie. Les immobilisations entrent dans la catégorie de ce qu’on appelle des actifs non courants. Ceux-ci désignent des ressources permanentes qui ne sont pas destinées à être vendues. Cela inclut les dépôts de garantie, les fonds de commerce, d’immeubles ou de bâtiments, les voitures et les outils de travail.

Les actifs circulants représentent une autre catégorie d’actifs. Il s’agit de ressources d’une durée qui n’excède généralement pas une année. C’est le cas des stocks, des matières premières ou des marchandises. Les actifs circulants comprennent également les créances qui se composent des dus aux clients, de la TVA, ainsi que des remboursements des impôts.

Les passifs

Les passifs désignent les ressources employées par l’entreprise. Il s’agit de l’ensemble des dettes contractées et des obligations de l’entreprise à court ou long terme. Les dettes concernent entre autres les comptes courants des associés, les dus aux fournisseurs, les impôts et les cotisations sociales non encore payées. À l’instar des actifs, ils se divisent en deux grandes catégories : les passifs courants et les passifs non courants.

Les passifs courants comprennent les dépenses et les obligations financières de l’entreprise à court terme. C’est notamment le cas des impôts, des charges, des salaires de la société, des réserves non distribuées et des contributions des associés. Quant aux passifs non courants, ils désignent les engagements financiers non réglables par l’entreprise dans un délai d’une année. Les emprunts bancaires appartiennent à cette catégorie de passifs.

La période

Sur le bilan comptable de votre entreprise, vous remarquerez également la période. Représentée par la lettre N, elle indique généralement l’exercice comptable d’une année. Elle peut toutefois être plus courte (6 mois par exemple) en fonction de la date de clôture. De même, vous pouvez apercevoir la mention N-1 qui indique les résultats de la période précédente.

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Les indicateurs et les ratios pour une meilleure analyse du bilan comptable

Certains indicateurs clés permettent une analyse fine des données du bilan comptable. Toutefois, soyez prudent dans vos interprétations et évitez les conclusions hâtives. Une bonne rentabilité n’est pas systématiquement le gage d’une bonne santé financière. La réciproque est aussi vraie. C’est pour cela qu’il faut savoir lire entre les lignes et vous intéresser également aux ratios, comme on le verra plus loin.

Soyez également très attentif à la période analysée. Le bilan comptable vous renseigne en effet sur les données de l’entreprise à un moment précis. Il n’en dit pas plus et ne saurait vous renseigner sur la rentabilité future de votre entreprise.

Les indicateurs

Il est nécessaire de vous focaliser sur certains indicateurs essentiels afin d’apprécier la santé financière de votre société. C’est le cas du fonds de roulement (FR) et du besoin en fonds de roulement (BFR).

Le fonds de roulement (FR)

Il s’agit d’un indicateur utile qui renseigne sur les finances de l’entreprise. Il représente le montant des ressources mises à la disposition de l’entreprise par ses associés ou générées par elle-même pour le financement de ses activités à court terme. On l’appelle également capacité d’autofinancement. Il se calcule en soustrayant des actifs non courants, les passifs non courants et les capitaux propres.

Selon la valeur donnée par cet indicateur, trois conclusions peuvent être tirées. Le fonds de roulement peut en effet être positif, négatif ou nul.

Un fonds de roulement positif implique que l’entreprise dispose d’un excédent de fonds qui peut être utilisé à long terme pour le financement des actifs circulants dont elle aura besoin pour développer ses activités. Lorsque cet excédent est suffisant pour financer en partie les actifs courants, l’entreprise est alors dans une situation stable. Mieux encore, si ces fonds peuvent financer la totalité des actifs, on considère alors que son autonomie est maximale. Cependant, un fonds de roulement positif ne doit pas toujours être perçu comme un bon signal. Lorsqu’il est largement positif par exemple, cela peut témoigner d’un déficit de financement dont les effets seront perceptibles à plus ou moins long terme.

Lorsqu’un fonds de roulement est négatif, l’entreprise est sous-capitalisée. Elle doit donc avoir recours à la dette pour financer ses actifs. Cela n’est jamais un bon signal, en particulier si elle n’arrive pas à rembourser sa dette initiale. La faillite n’est alors plus loin.

Enfin, un fonds de roulement nul signifie qu’il n’y a aucun excédent pour financer les actifs courants. Ceux-ci sont alors financés par la dette à court terme. Une telle situation n’est pas idéale, puisqu’elle peut engendrer des problèmes de liquidité.

Le besoin en fonds de roulement (BFR)

Le besoin en fonds de roulement traduit le décalage entre les encaissements et les décaissements à court terme. Lorsqu’il est positif, cela implique que les cycles d’exploitations ne peuvent se financer eux-mêmes. L’entreprise doit alors injecter des fonds pour combler ce besoin à court terme. Pour y parvenir, elle peut puiser dans son fonds de roulement ou procéder à des découverts bancaires. Cette situation prévaut dans la plupart des entreprises.

Le BFR peut également être négatif. Dans ce cas, l’entreprise n’a aucun besoin d’exploitation à financer. Son passif à court terme permet amplement de financer son actif circulant. Elle profite alors bien des décalages de trésorerie dus aux délais de paiement.

Les ratios financiers

L’exploitation du bilan comptable vous permet de calculer un certain nombre de ratios. Ceux-ci, comme l’indique leur nom, sont des rapports entre deux montants variables du bilan. Ils vous permettront de mieux appréhender certains éléments relatifs à l’entreprise, comme l’état des financements ou l’indépendance financière. Lorsqu’ils sont bons, les ratios permettent de rassurer les partenaires financiers de l’entreprise qui seront notamment plus enclins à soutenir une politique d’innovation. Au rang des plus importants figurent les ratios d’endettement, d’autonomie financière, de couverture des emplois stables et de liquidité générale.

Le ratio d’endettement

Le ratio d’endettement permet d’apprécier le niveau moyen d’endettement d’une entreprise. Ce dernier est proportionnel aux valeurs du ratio. Ce paramètre s’obtient par la division du total des dettes par celui des actifs. De faibles valeurs de ce ratio sont préférables. Toutefois, il n’y a pas toujours lieu de s’alarmer dans le cas contraire. Les valeurs peuvent par exemple être élevées sans graves conséquences dans le cas d’une société qui a une bonne capacité de remboursement.

Le ratio d’autonomie financière

Également appelé ratio de solvabilité, le ratio d’autonomie financière fournit des informations sur la capacité d’endettement d’une entreprise. Il permet d’apprécier l’importance relative des financements internes (capitaux propres) par rapport aux financements totaux. Exprimée en pourcentage, sa valeur doit idéalement être supérieure à 20 %. En deçà, on considère que la société concernée ne peut plus s’endetter. Cela peut être un véritable problème en cas d’imprévus.

Le ratio de couverture des emplois stables

Le ratio de couverture des emplois stables ou ratio de financement des investissements permet de déterminer si les ressources durables d’une société sont en mesure de financer totalement les immobilisations. Dans l’idéal, sa valeur est supérieure ou égale à 1. Le cas échéant, les moyens financiers à long terme de l’entreprise permettent non seulement de financer les immobilisations, mais aussi une partie de l’actif circulant. Cela permet de respecter l’un des principes de la bonne gestion qui stipule que les investissements à long terme se doivent d’être financés par les ressources durables de l’entreprise.

Le ratio de liquidité général

Il évalue la capacité de l’entreprise à payer ses dettes à court terme par la mobilisation de ses actifs de court terme. Il s’agit principalement des dettes sociales, fiscales et fournisseurs. Dans cette perspective, on considère qu’une entreprise est financièrement saine lorsqu’à un instant donné, elle peut toutes les rembourser en vendant l’intégralité de son actif circulant. On le calcule en divisant ce dernier par le passif circulant.

En définitive, si l’analyse et l’interprétation d’un bilan comptable ne s’improvisent pas, cet exercice n’en demeure pas moins indispensable pour les entrepreneurs. Ces astuces vous permettront d’aborder avec plus de sérénité l’analyse de votre bilan. Pensez également à suivre l’évolution de vos indicateurs en comparant votre bilan à ceux des années précédentes.

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